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Une cérémonie solennelle du Jour des Aïeux s'est tenue le 2 janvier à la Villa d'Accueil à Port-au-Prince, illustrant le décalage croissant entre les rituels protocolaires et la réalité quotidienne des Haïtiens. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, dont la nomination en novembre 2024 résulte d'une crise interne au Conseil Présidentiel de Transition, a multiplié les appels symboliques à l'unité nationale.
La présence des représentants des Forces Armées d'Haïti et de la Police Nationale à cet hommage aux héros de 1804 sonne comme un paradoxe : ces institutions peinent à assurer la sécurité de base, tandis que la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MSS) stagne avec seulement 400 policiers déployés sur les 2 500 promis. Les gangs armés, qui contrôlent 85% de la capitale et ont fait plus de 5 000 victimes en 2024, démontrent chaque jour l'impuissance de l'État.
Les discours sur le courage des ancêtres et les valeurs de la nation contrastent cruellement avec une réalité implacable : plus de 700 000 déplacés internes, une transition politique enlisée, et des élections hypothétiques prévues pour 2026. Cette commémoration apparaît ainsi comme un exercice de style déconnecté, où les autorités de transition perpétuent les rituels d'un État dont elles ne contrôlent plus que les cérémonies.
