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Mardi 11 février 2025. À trois jours de la fête des amoureux, les habitants de la ville de Belladère se recueillent pour remercier Dieu. Les natifs comme les pèlerins défilent radieusement dans les allées de l’église catholique Notre-Dame de Lourdes. Sous le ciel et un soleil clément, les embrassades se multiplient. Chacun est heureux de voir un parent, un ami ou un visiteur qui profite de la bonne ambiance. La messe est plutôt solennelle, avec le révérend père Guy Casséus qui enflamme l’assistance de sa joie saine et pieuse.
Fondée en 1948 et inaugurée le 31 octobre de la même année, Belladère est l’une des communes ayant des attraits naturels, touristiques et économiques. Avec sa couverture végétale abondante et diversifiée, elle jouit d’un climat agréable. Les frontières qu’elle partage avec la ville dominicaine Elías Piña lui confèrent une position géographique stratégique. Ses potentialités écologiques et commerciales de développement créent l’interdépendance des autres communes du département du Centre et offrent des avantages aux autres départements du pays.

Malgré l’absence d’infrastructures culturelles, les habitants de cette commune sont très festifs et ne s’ennuient guère. Une place publique qui mérite un entretien régulier, un parc sportif pour la récréation des jeunes qui n’ont pas trop de choix en matière de loisirs, et un terrain de football qui reçoit les championnats communaux et intercommunaux. Avec un peu de vision et de volonté politique, la ville pourra bientôt s’offrir une bibliothèque municipale et des stations de télévision avec des programmes éducatifs. La réalisation du projet de construction d’un deuxième hôpital devrait améliorer les services sanitaires.
Les Belladérois sont fiers de leur ville et n’aiment pas rater l’occasion de participer à la fête de leur sainte patronne, même s’ils doivent prendre le risque de traverser le point de péage que des groupes armés ont institué à l’entrée du morne Cabrit. La tradition est le seul bien qui leur reste quand ils sont contraints d’abandonner tout ce qu’ils se sont offert péniblement à Port-au-Prince.

Tandis que la messe se terminait, les fêtards s’alignaient pour communier dans le partage d’une collation. Avec leur visage rayonnant de joie, certains visitaient la foire sur la place publique attenante au palais municipal. D’autres rentraient chez eux pour attendre la soirée culturelle et artistique qui se tiendra avec des groupes musicaux qui se produiront sur un podium construit pour l’occasion. Cependant, plusieurs restent plutôt nostalgiques d’un passé qui leur rappelle l’heureuse et merveilleuse fête patronale de la ville fondée par l’ancien président Dumarsais Estimé.
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