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Face à une campagne de diffamation contre Sugania Louismé, NÈGÈS MAWON, Palto Vanyan et l'OAFDN sonnent l'alarme

Des organisations haïtiennes dénoncent les menaces en ligne contre Sugania Louismé, militante féministe et artiste engagée.

Ce montage de quatre photos a été réalisé avec le consentement explicite de Sugania Louismé, à partir d’images personnelles qui ont été utilisées individuellement et sans autorisation dans des publications diffamatoires sur les réseaux sociaux.

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Victime de menaces de mort et de diffamation sur les réseaux sociaux, Sugania Louismé, militante féministe et artiste tambourineuse, reçoit le soutien de plusieurs organisations haïtiennes. Dans un contexte de violences accrues, elles dénoncent une tentative de museler une voix jeune, engagée et profondément ancrée dans la société civile.

Port-au-Prince, 2 avril 2025 — La militante féministe, étudiante et tambourineuse Sugania Louismé a été la cible de menaces de mort et de fausses accusations diffusées sur Facebook. Face à cette attaque en ligne, plusieurs organisations de la société civile et du secteur culturel haïtien ont réagi avec fermeté, dénonçant une campagne de harcèlement aussi dangereuse qu’injustifiable.

L’Organisation Anténor Firmin pour la Dignité Noire (OAFDN), le collectif féministe NÈGÈS MAWON, ainsi que la compagnie artistique Palto Vanyan, dont Sugania est membre, ont publié des communiqués officiels condamnant ce qu’ils qualifient de "cyberdélinquance" et d'"atteinte grave à la dignité humaine".

Selon leurs déclarations, un individu utilisant le pseudonyme "Ronald Joyeux" aurait diffusé, depuis un compte Facebook localisé à Rio de Janeiro, des propos diffamatoires et des menaces explicites à l'encontre de la militante, allant jusqu’à utiliser sa photo comme image de profil.

"Ces allégations mensongères portent gravement atteinte à l’honneur, à la dignité et à l’intégrité de notre sœur féministe", déclare NÈGÈS MAWON. "Dans le contexte fragile d’Haïti, cette campagne vise clairement à mettre sa vie en danger."

Une figure montante entre art, militantisme et citoyenneté

Étudiante en communication sociale à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH), Sugania Louismé est une voix montante dans les sphères culturelles et sociales haïtiennes. Elle milite au sein de plusieurs organisations progressistes et fait partie des 24 formateurs du projet citoyen “Sitwayen Pa Dòmi”, une initiative du collectif Nou Pap Dòmi pour sensibiliser les jeunes à la lutte contre la corruption.

Mais c’est aussi dans le domaine artistique qu’elle fait entendre sa voix — littéralement. Tambourineuse engagée au sein de la compagnie Palto Vanyan, elle bouscule les codes d’un instrument historiquement masculin. En octobre dernier, elle participait au projet “À vous la Scène” de l’Institut français en Haïti, où elle affirmait son rêve : se faire un nom en tant que femme joueuse de tambour.

Un climat dangereux pour les femmes militantes

Les menaces à l’encontre de Sugania Louismé s’inscrivent dans une série d’attaques croissantes visant les militantes et les défenseur·e·s des droits humains en Haïti. Le collectif NÈGÈS MAWON rappelle que ses membres font régulièrement face à des agressions, aussi bien en ligne que dans la vie réelle.

"Ce n’est pas la première fois que l’on tente de faire taire celles qui s’engagent. Mais nous ne resterons pas silencieuses", affirme le communiqué.

Les organisations impliquées appellent les autorités à prendre cette affaire au sérieux. Elles encouragent Sugania Louismé à porter plainte pour diffamation et menaces, tout en affirmant leur soutien sans faille.

"Dans un pays miné par l’insécurité, protéger ceux et celles qui s’engagent n’est plus une option. C’est une urgence", conclut l’OAFDN.

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